samedi 30 janvier 2016

Et la porte se ferma...

Samedi soir, les derniers cartons sont dans le camion, j'ai passé la journée avec quelques amis à vider la maison..

Dans la maison, plus un bruit, plus un meuble, plus une étagère... 


Chaque pièce vide résonne, on croirait entendre un enfant pleurer dans celle ci, une autre rire dans celle là...

Je repasse dans chaque pièce "pour vérifier qu'il ne reste rien", mais surtout pour les regarder une dernière fois.

Cette maison, j'y ai habité 10 ans, on était propriétaire. 

Je me souviens très bien du jour de l'emménagement, 10 ans auparavant. Il faisait bien plus chaud. C'était dans la joie et la bonne humeur. 




Je me souviens, Tigrou était notre mascotte, il est le seul à ne pas avoir voyagé en carton. On avait passé pratiquement tout l'après midi à monter cette colossale armoire dans notre chambre, on était 6 pour la monter et surtout tenter de comprendre la notice.

Aujourd'hui Tigrou est dans un carton, il est mal en point. Et la colossale armoire reste, Emmaüs viendra la chercher dans quelques jours.

C'est le cœur lourd que je fais le tour de chaque pièce...

Ma chambre, la toute première pièce dans laquelle on a refait la tapisserie. D'ailleurs ce n'était pas une chambre au départ, c'était le salon.

Puis la chambre de Schtroumph, celle où j'ai passé des nuits entières à le bercer, à lui caresser la tête pour le détendre et lui faire un peu oublier son eczéma. Celle dans laquelle j'ai souvent dormi, car lui ne voulait pas dormir, mais préférait me caresser les cheveux..  

Je passe par la chambre de Schtroumphette, cette chambre si jolie, si cocon. Je l'adore, cette chambre. Je me souviens lorsqu'on l'a repeinte, on ne savait pas si on attendait un garçon ou une fille, donc on avait choisi beige et chocolat, comme ça c'est neutre.. J'en ai passé des heures dans cette chambre, en attendant l'arrivée de Schtroumphette... Les murs de cette chambre en ont entendu des histoires de fée, de princesses et de reines... Deux trois gommettes restent sur un mur, en témoignage de cette époque où Schtroumphette se la jouait Valérie Damidot...

Je passe par le salon, celui qui a vu les premiers pas de mes deux enfants. Celui qui les a vu danser, rire et pleurer. Celui où on passe le plus clair de notre temps. Celui où on aime faire des gros câlins le dimanche soir...

Je me dirige ensuite vers le bureau/salle de jeux.... Les Barbies ont déserté. Le bordel ambulant me manque presque déjà.... On ne peut plus risquer marcher sur un Légo ou un Playmobil, ils ont plié bagage. Le radiateur me rappelle la fois où Schtroumphette avait poussé son frère contre et qu'on avait fini aux urgences un dimanche soir pour plaie ouverte derrière la tête, et mon bonhomme qui se tenait la serviette imbibée de sang, et ma poupée qui pleurait tout ce qu'elle savait car elle avait cassé son petit frère...

Un dernier petit tour à la véranda. Ma pièce préférée. Celle où je buvais mon café tous les week-ends de beau temps, celle où j'aimais prendre le petit déjeuner au printemps et en été. Celle où j'ai fait du super siestes au soleil... C'était notre coup de cœur lorsqu'on avait visité la maison... Ça le restera... 




Cette maison regorge de souvenirs heureux (et quelques uns bien moins drôles), elle aura vu naître mes enfants, elle les aura vu évoluer, marcher, parler, rire, pleurer, perdre leurs dents (pour Schtroumphette), faire des bêtises, s'aimer, .... 

Pour eux aussi, c'est difficile de quitter cette maison, c'est les larmes aux yeux et la boule au ventre qu'ils l'ont quittée vendredi matin. C'est LEUR maison, celle où ils ont vécu avec leurs DEUX parents, et la quitter signifie que tout est vraiment fini, qu'il n'y a plus d'espoir que leurs parents se remettent ensemble un jour. 

Alors je leur ai trouvé un petit nid (que dis-je un château!! ), les papiers peints de leurs chambres ont été changés pour qu'ils rentrent dans quelque chose qu'ils aiment, pour faire passer la pilule. Je leur ai vendu du rêve, je les ai motivés, limite achetés pour qu'ils investissent le nouvel appart'. Et je croise les doigts pour qu'ils s'y sentent bien, qu'ils l'investissent...

Alors je me dirige vers la porte d'entrée, 10 ans de souvenirs défilent à toute vitesse dans ma tête. Je ne suis pas triste, je regarde juste une dernière fois la page de ce livre qui se ferme, afin de pouvoir en écrire un nouveau. 

Un dernier regard à l'intérieur.... 

Et la porte se ferma...

1 commentaire:

  1. Une page se ferme. J'espère que votre nouveau chapitre sera rempli de joie (je suis sûre qu'il le sera!)

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