mardi 25 juillet 2017

Quand l'histoire recommence...

Depuis hier, je regarde à la télé avec angoisse les feux de forêt se déployer dans le Var, patrie de mon enfance.

Ces images ont fait remonter en moi d'autres images, que j'ai vécues en étant plus jeune.

Il y a ces incendies de 1990 ou 1991, je n'ai pas la date exacte. Je me souviens qu'il faisait nuit en plein jour, que ça avait duré une semaine environ. 


Mais ce sont ceux de 2003 dont je vais te parler aujourd'hui.

J'avais 21 ans à l'époque. (je vois d'ici ma cousine rectifier que non 1981 + 21 ça fait pas 2003 mais je suis de fin d'année et cet événement a eu lieu en juillet) 

J'étais animatrice en centre de loisirs employée à la ville de Saint Raphaël. 

C'était le dernier jour de la session de juillet et nous avions organisé la boom. Toutes les fenêtres étaient fermées, les volets baissés et la musique à fond. 

Le chauffeur de bus qui nous était attribué pour le mois, faisait des allers-retours à l'extérieur et semblait soucieux. 

Au bout d'un moment, il m'a fait signe de venir. Le feu se propageait dans la pinède derrière le centre. Plusieurs appels avec la mairie, qui nous dit qu'elle attend les consignes de la gendarmerie et des pompiers pour nous évacuer.

Les animateurs et moi allons garer nos voitures sur le green du golf juste en face (c'est la classe ça quand même)

Puis nous avons ordre d'évacuer. Commence alors un mouvement de panique chez les enfants, car ils se rendent compte de la gravité de la situation. Certains pleurent, veulent récuperer leurs affaires, mais elles sont à l'étage, on ne pas se permettre de les faire monter pendant que d'autres descendent. Toutes les affaires resteront là. 

Ils montent dans le bus et nous commençons à partir. Certains parents alertés par les flammes arrivent au même moment et tentent de récupérer leurs gamins, on leur explique que nous ne pouvons pas tant que le bus n'est pas arrivé. Le nombre d'enfants au départ doit être le même qu'à l'arrivée. 
Ils ne veulent rien savoir, il faut hausser le ton. Mais le bus part tout de même.

Arrivés au centre de loisir des plus petits, on décharge notre monde et on fait face aux appels incessants des parents qu'on essaie de rassurer, on leur dit que leurs enfants sont en sécurité, mais ils sont contrariés .

Puis l'heure de la sortie s'éternise. Bien sûr les parents ont plus de mal à accéder au centre. Vers vingt heures, les derniers enfants partent, on se dit qu'on va pouvoir rentrer chez nous prendre une bonne douche et se coucher. 
Mais c'est sans compter sur la municipalité qui nous réquisitionne pour faire les sandwichs pour tous les campeurs qui ont été évacués. 

On rentre chez nous vers deux heures du matin. On avait prévu une soirée sur la plage. On l'a repoussée au lendemain.

Le lendemain, c'est sous les cendres et entourée d'un paysage lunaire que je me suis réveillée. 

crédit photo: Varmatin

Le centre aéré n'a rien eu, j'ai pu aller y travailler en août. Les habitations ont été sauvées.


Juste un énorme merci aux pompiers qui ont été présents sans relâche pour éteindre les incendies. 

Quand je vois ces scènes aujourd'hui, ça me fait mal au cœur. Tout recommence. 

Ne restez pas sur les routes afin de ne pas bloquer les trajets des secours, ne vous baladez pas en forêt sur les sentiers fermés au public et surtout, surtout ne faites pas de barbecue, et ne jetez pas vos mégots par terre.

La garrigue varoise vous remerciera. (et moi aussi)

3 commentaires:

  1. Très bel hommage aux pompiers qui effectivement risquent leur vie pour nous. Cette soirée a en effet dû être terriblement éprouvante et le souvenir ressurgit dès qu'un événement identique se produit. Espérons que le fesoit maîtrisé dans tous ces départements concernés.

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    1. oui. j'étais crevée au bout d'une journée. J'imagine même pas la fatigue des pompiers qui restent vigilents des jours, dorment très peu et doivent se débrouiller pour accéder à des endroits inaccessible par la route

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  2. cela sent le vécu........très beau résumé de cette drôle de journée

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